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Luc Bretones
11 septembre 2023
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6
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Pleins feux sur les praticiens

La méthode Buurtzorg : Applications pratiques en France

Partenaire français de Buurtzorg et co-fondateur de "L'humain d'abord" et de "Soignons l'Humain", un réseau d'infirmières itinérantes qui sillonnent les territoires, Guillaume Alsac a déjà aidé de nombreuses organisations sociales à se développer. sociales à mieux soigner les personnes âgées ou handicapées, à leur domicile.

La vision globale de son initiative est de fournir des solutions holistiques aux problèmes personnels et systémiques, en ramenant l'attention des professionnels de la santé vers le confort de leurs patients, au lieu de réagir uniquement à l'aspect financier de leurs services. La pandémie accélère considérablement le besoin d'une flexibilité, d'une efficacité et d'une proximité accrues, l'autogestion est devenue la prochaine étape évidente de la rationalisation de leurs services. 

Expérimenter le taux de rémunération des prestataires de soins de santé

C'est ce qui a poussé Guillaume à lancer un projet expérimental appelé "Équilibre", qui propose une nouvelle façon de calculer le taux de rémunération des prestataires de soins de santé.

Ils y parviennent en mesurant le temps passé avec leurs patients, plutôt qu'en additionnant les coûts de chaque procédure médicale qu'ils pratiquent, tout en conservant un salaire digne et professionnellement acceptable.

En faisant tourner les équipes d'infirmières en fonction de leur situation géographique et en réorientant leurs priorités professionnelles de manière à les centrer sur les besoins des clients, "Équilibre" peut également minimiser le nombre de personnes qui entrent en contact avec les patients.

Cela permet également d'améliorer la qualité des services médicaux fournis, tout en augmentant le confort des patients, qui se sentent alors plus libres de s'ouvrir et de parler à leur(s) infirmier(s).

Ce type d'échanges est inestimable (à la fois mentalement et physiquement) pour les personnes qui n'ont pas beaucoup d'autres possibilités d'interaction sociale... et peut même produire de meilleurs résultats en matière de santé, lorsqu'un patient se sent suffisamment en confiance pour révéler des informations médicales non divulguées auparavant, et qu'il a le temps et la confiance nécessaires pour se confier à ses aidants !

Vaincre les sceptiques

Après s'être adressé au gouvernement français pour obtenir des fonds (en espérant suivre une initiative néerlandaise similaire), les premières propositions de Guillaume ont été accueillies avec méfiance.

Étrangement, son idée de simplement réorganiser les salaires des infirmières de manière plus égalitaire et plus juste a été jugée "trop basique"... ce qui, ironiquement, était voulu. L'objectif de sa proposition de changement était de créer un nouveau système aussi simple que possible à comprendre et à mesurer.

Bien que cela puisse sembler un changement mineur, les ramifications de ces simples ajustements ont fini par se répercuter à tous les niveaux du secteur et, aujourd'hui, les patients reçoivent beaucoup plus de soins et d'attention de la part de leurs infirmières qu'auparavant. En effet, le temps et l'énergie que ces professionnels consacraient habituellement à remplir des formulaires et à s'inquiéter des exigences bureaucratiques pour être payés, peuvent désormais être consacrés à servir leurs clients.

En reconnaissant l'autonomie du patient comme une priorité et en évitant les hiérarchies traditionnelles "descendantes" qui ont prévalu au cours des dernières décennies (et qui étaient axées uniquement sur le profit), il est alors possible d'initier des changements à de nombreux niveaux différents dans le secteur des soins de santé, sans dénigrer les patients qui ont besoin de procédures "bon marché".

Dans le passé, les personnes ayant des besoins réguliers "à faible coût" étaient systématiquement considérées comme des citoyens de seconde zone, car les infirmières choisissaient toujours de servir des clients qui payaient mieux. Cela laissait évidemment de nombreux patients dans un "no man's land" de solitude, de manque de soins et d'allocations insuffisantes, qui ne couvraient parfois même pas leurs besoins quotidiens. En effet, le prix d'un service n'implique ni ne crée aucune forme de qualité, ce qui a longtemps été une idée fausse dans le secteur des soins de santé.

Décourager la concurrence improductive

Contrairement à la façon dont les choses se passent actuellement, le système de Guillaume évite la négativité et la perversité de monter les médecins, les infirmières et les assureurs les uns contre les autres (et contre leurs propres intérêts) en raison de la complexité de l'aspect financier des soins de santé, en se concentrant sur la source de la passion de chaque travailleur : établir des relations empathiques et guérir les patients de façon holistique.

Ces éléments tendent à se recouper dans chaque profession et montrent une fois de plus que le fait de réunir puis de consulter des experts dans un cadre ouvert et égalitaire peut se traduire par de meilleurs progrès, une compréhension mutuelle et une accélération de la croissance et du profit, tant sur le plan personnel que sur le plan financier.

Une fois ce cadre mis en place, il est possible de rassembler un noyau de personnes expérimentées et matures pour les déployer sur le terrain et recueillir leurs commentaires. retour d'information.

Ces données, concernant l'attribution de nouveaux rôles, les groupes de collègues et les régions par groupe, seront ensuite utilisées pour améliorer les performances des infirmières plus jeunes et moins expérimentées, dans le but d'étendre le projet de Guillaume à toute la France... Mais cela n'est possible que si l'entreprise travaille sur la base et le principe du "désir partagé", c'est-à-dire que ses clients offrent volontairement leur consentement à essayer de nouvelles méthodes. 

Un espoir pour l'avenir

Jusqu'à présent, les réactions que Guillaume a reçues sont très prometteuses, les infirmières sur le terrain déclarant qu'elles se sentent "reconnectées" à leur objectif initial. objectifLes infirmières sur le terrain disent se sentir "reconnectées" à leur objectif initial, qui devient plus facile à incarner dans le cadre de ces nouvelles lignes directrices.

L'impact sur les patients a également été largement positif, car des leviers systémiques ont été levés pour réduire les frustrations professionnelles et personnelles... surtout si l'on considère que pour de nombreux patients, c'est la première fois de leur vie qu'ils ont accès à des professionnels de la santé qui ont du temps à leur consacrer.

Cela change radicalement des anciens modèles "carotte et bâton", car les interactions entre les patients et leurs infirmières ne s'inscrivent plus dans un contexte financier, mais dans un contexte de bienveillance, de confiance et de patience. 

L'inconfort mène à l'évolution

À ce stade, il apparaît que la seule difficulté qui se pose lors de la mise en place d'une telle méthode est la "fragmentation administrative" inhérente à l'abandon de la bureaucratie lente et lourde que les systèmes institutionnels imposent traditionnellement.

L'analyse des données et l'orientation descendante étaient la norme, mais il est désormais évident qu'un processus et une vision plus intégrés sont nécessaires pour pouvoir survivre dans le monde des affaires du 21e siècle, tout en améliorant l'efficacité et la cohérence.

Cela se traduit également par un paradigme dans lequel les secteurs industriels se présenteront pour changer et solliciteront les services de conseil de Guillaume, car l'inconfort conduit à l'évolution.

Les secteurs qui ont le plus besoin de changement seront ceux qui accepteront le mieux ses conseils et se montreront souvent plus flexibles que certains de ses autres clients, parce qu'ils reconnaissent en interne la nécessité d'une transformation.


L'article ci-dessus a été inspiré par The NextGen Enterprisequi a été animée par Luc Bretones le 30 mars 2021.

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